dingoiii

Elle ouvrit les yeux dans un sursaut, portant instinctivement une main à son ventre. Son visage était perlé de sueur, malgré la brise fraîche qui s’engouffrait par la fenêtre ouverte.

 

Elle avait encore rêvé. Elle se redressa en soupirant, tâtant la petite cicatrice boursouflée du bout des doigts, souvenir sombre de son passé. Elle porta son regard tout autour d’elle. Comme d’habitude, rien n’avait changé. Rien ne changeait jamais. Attrapant ses vêtements d’un geste souple, elle les enfila hâtivement, et sortit.

 

La serre artisanale qui jouxtait sa «maison» regorgeait d’espèces végétales hétéroclites, des Pâquerettes aux Laitues, en passant par une multitude de fleurs, légumes et fruits rares ou commun.

 

S’approchant d’un plant de tomates, elle eu l’agréable surprise d’y découvrir de jeunes tomates encore vertes. Elle sourit en caressant l’un des fruits du bout du doigt, émerveillée par l’œuvre de la nature.

 

Elle se dirigea vers la sortie, ouvrant la porte d’un blanc laiteux pour se confronter aux rayons du soleil qui brûlait étonnement fort en cette matinée au ciel dégagé. Portant ses doigts à ses lèvres, elle poussa un long sifflement, et leva ses yeux d’ambres sur les dunes qui s’étendaient quasiment à perte de vue autour de son havre.

 

Très vite, une masse sombre se profila à l’horizon, et s’agrandit, dévoilant la silhouette d’un rongeur de grande taille, qui bondissait sur ses quatre pattes en levant un nuage de sable.

 

Elle sourit tandis qu’il s’approchait d’elle en humant l’air de son long museau, et lui gratta l’oreille tout en s’agenouillant devant lui.

 

- Bonjour, mon Ami. As-tu passé une bonne nuit? Pardonne moi de t’éveiller si tôt, mais nous avons à faire aujourd’hui, et ton aide m’est des plus précieuses. Viens, j’ai quelque chose à te montrer.

 

Ils s’approchèrent de la serre, et Undonielle leva un pan de la toile plastifiée opaque pour y laisser entrer le rat géant. Arrivés devant le plant de tomates, la dingo en souleva délicatement une grappe qu’elle présenta à son compagnon.

 

- Nos efforts seront bientôt récompensés. Tu n’auras jamais rien mangé d’aussi succulent!

 

Il approuva d’un claquement de dents appréciateur.

 

- Bien, il est temps d’y aller, nous avons du chemin à parcourir aujourd’hui. Lui dit elle tout en sortant. M’acceptes tu comme passagère?

 

Pour toute réponse, il se pencha légèrement, l’invitant à grimper sur son dos. Ce rituel était tout naturel pour eux. Son compagnon muridé n’ayant pas le dont de la parole, ils se comprenaient par gestes, sons, parfois même leurs pensées s’entremêlaient. Il n’était pas pour elle une vulgaire monture, mais un ami intime, le seul qu’il lui restait en ce monde. Tous les matins, à moins qu’une urgence ne le retint, il la rejoignait et ils partaient ensemble à l’aventure.